
Les procès sont les nouveaux feuilletons qui occupent les citoyens du monde et que réalisent nos médias de masse. Et plus les faits-divers seront scandaleux et plus le populisme qui s’y couve, à droite comme à gauche, portera ses fruits pour le pire dans les campagnes politiques à venir de plus en plus entachées de haine et de sang…
Peut-être que l’essentiel de ces médiatisations de procès, que ce soient dans les explosions de xénophobie, de nationalisme, de sexisme et de puritanisme ou de simple lynchage et de haine pure, « réside-t-il dans les possibilités d’exploiter à plein ces passions primaires que fournissent, aujourd’hui, les moyens modernes de communication. » (Pierre Bourdieu, Sur la télévision)
Nos moniteurs télévisés et nos réseaux sociaux ne seraient-ils pas ce « miroir réflecteur » qu’on regarde complaisamment, non sans une avidité entretenue par les médias de masse, « ce miroir qui permet de tout voir hormis soi-même » (August Strindberg, Le Bouc émissaire) ?

