Historique – Home Cinéma

Home Cinéma est l’association à l’origine de l’occupation citoyenne du cinéma La Clef à Paris (2019-2021), mais non de son rachat (2024). Elle a été créée pour occuper le cinéma La Clef ; protéger ses occupants ainsi que les assignés en justice. Le caractère illégal du siège d’un cinéma de quartier était alors indispensable pour préserver ses murs et sa programmation diversifiée et associative.

Cette association a donc géré l’activité et la programmation du Cinéma La Clef de 2019 à 2021 avant de se faire évincer par l’équipe du fonds de dotation (Cinéma Revival) qui ambitionnait déjà de racheter les murs du cinéma dès 2020 et qui l’acquiert en 2024, dénaturant autant une lutte sociale et culturelle qu’un cinéma troqué pour des studios de postproduction privatisés.

Hors les murs, l’association Home Cinéma devient La Clef Survival (réactivant ironiquement le nom donné au cinéma La Clef durant le premier confinement de 2020 avec des séances en plein air). Elle organisera une projection illégale sur le mur pignon au-dessus du cinéma en novembre 2022, enverra des missives régulières sur les réseaux sociaux visant à informer et alerter sur les méthodes douteuses du fonds de dotation Cinéma Revival et de l’association parasitaire La Clef Revival (nom d’ailleurs récupéré directement de l’appellation donnée au cinéma et aux réseaux sociaux pendant l’occupation citoyenne menée par Home Cinéma… de quoi enfumer tout le monde !) pour racheter les murs du cinéma.

En 2023, Home Cinéma tente alors de ré-occuper le cinéma, ce qui se soldera par une garde à vue pour deux de ses membres, puis mènera à une conférence de presse au cinéma L’Épée de bois. Celle-ci, sous la pression de La Clef Revival (entre autres) souhaitant nous faire taire, se tiendra à l’extérieur du cinéma. En 2024, Home Cinéma perdra le procès qu’il avait initié un an plus tôt contre les associations Cinéma Revival et La Clef Revival afin d’empêcher le rachat du cinéma La Clef à leurs propres intérêts.

Suite à cet échec représentatif des enjeux politiques et financiers actuels visant notamment à gentrifier Paris, privatiser la culture, réduire son accessibilité au plus grand nombre et vider la capitale de toute son audace créative, l’association Home Cinéma abandonne sa lutte pour sauver le cinéma La Clef. Après s’être battu désespérément contre la posture militante de leurs anciens camarades et malgré le soutien amical des collectifs des anciens salariés du cinéma et celui du quartier, les membres de Home Cinéma décident donc de mettre un terme à leur lutte et de créer le blog Contrebande. Revenir à la passion originelle et commune fédérant les membres d’une association fragilisée : le cinéma.

Quelques dates :

2009

Création de La revue trimestrielle papier INSERTS par Derek Woolfenden grâce au soutien de certains membres de l’ETNA et à la complicité amicale de quelques membres du collectif Négatif. Il s’agit d’une revue principalement dédiée au cinéma et non assujettie à l’actualité des sorties films. Pas de publicités à l’exception de celles émanant du milieu artistique et associatif. Un artiste différent s’expose pour illustrer le contenu d’un numéro à l’autre. Des rubriques ludiques, des articles de fond, des entretiens composent chaque numéro pour la somme modique de 5 euros (au lieu de 10 euros qui en serait le prix coûtant) afin de la rendre accessible au plus grand nombre. DW s’y exprime sous divers pseudonymes dont Giulio Basletti.

2010

Création du Kino Club, un ciné-club mensuel à prix libre, par le collectif RKO dont Derek Woolfenden devient le principal programmateur et notamment grâce à sa revue papier trimestrielle « Inserts ». Le Kino Club, affilié à l’association Curry Vavart, projettera au Gros Bélec (qui, après l’expulsion de ses occupants, deviendra L’atelier des lumières en 2018), puis au Shakirail.
Réouverture du cinéma La Clef avec l’association L’Usage du monde par Raphaël Vion, Isabelle Buron et Nicolas Tarchiani dont Derek Woolfenden sera le président de 2010 à 2015. L’Usage du monde deviendra l’Association du Cinéma La Clef durant toute cette période.

2015

Derek Woolfenden intègre l’équipe des salariés du cinéma La Clef pour y travailler jusqu’en 2018 (date de la fermeture administrative du cinéma).
Création du ciné-club mensuel des « Rendez-vous de la mort joyeuse » au Cinéma La Clef par Sébastien Liatard et Derek Woolfenden.
Jean-Pierre Mocky tente le rachat du cinéma La Clef auprès du CECEIDF, le propriétaire des murs, ce qui informe et alarme l’association du Cinéma La Clef des velléités économiques du propriétaire à son insu.
Le CECEIDF devient le CSECEIDF.

2016

Création du Kino Limo avec la complicité amicale de l’association Curry Vavart et le partenariat du Limonaire à Paris (Bar à vin et haut lieu de la chanson française qui a fermé depuis et qui était géré par Noëlle Tartier). Programmation par Derek Woolfenden de formes visuelles courtes articulées par une thématique bien précise et des interactions artistiques menées par Muriel Lefebvre.

2018

Échec du rachat du cinéma à 2 millions par l’association du cinéma La Clef mené par Raphaël Vion.
Création du Collectif À La Clef formé par les salariés du cinéma pour tenter son rachat. Ce collectif est principalement mené par Nicolas Tarchiani et Dounia Baba-Aïssa. Derek Woolfenden, derrière le pseudonyme de Giulio Basletti, puis Sébastien Liatard quittent le projet de sauvetage du Cinéma La Clef.
La vente du cinéma La Clef passe de 2 à 4 millions.

2019

Échec du rachat du cinéma par le collectif des salariés.
Sous l’impulsion de Derek Woolfenden, l’ancien président et salarié du cinéma La Clef, l’association Home Cinéma est créée grâce à l’aide de Curry Vavart et deux de ses anciens collègues projectionnistes. Constitution du bureau composé uniquement des membres issus de Curry Vavart. Derek Woolfenden devient président de l’association Home Cinéma et créera, toujours avec l’aide de Curry Vavart, les principaux réseaux sociaux, un site, la première charte graphique ainsi que les principales dénominations du cinéma et de ses activités que médiatisera la presse (« Home Cinéma », « La Clef Revival », « La Clef Survival », les « Copyfights », la « Petite Évasion »…) tout le long de l’occupation citoyenne du cinéma. Et avec des séances journalières à prix libre.
D.W. rencontre divers collectifs au travers des lieux suivants : Le Post et le jardin Denfert à Paris.
Occupation citoyenne du Cinéma La Clef à Paris le 20 septembre 2019.
Première projection illégale mais publique du cinéma avec Attica (1974) de Cinda Firestone le 21 septembre, dès le lendemain de l’occupation des murs. Programmation : DW. S’ensuivront The Warriors (Walter Hill, 1979), El Chuncho (Damiano Damiani, 1966) ou Bande de flics (Robert Aldrich, 1977) avant une prise en main collective et journalière dans la programmation.
Formations des occupants à la projection numérique par deux des anciens salariés projectionnistes du cinéma La Clef à la demande de DW pour que l’occupation puisse tenir avec des séances journalières.
Premiers « copyfights », ciné-tracts pour promouvoir une lutte, sensibiliser chaque spectateur et internaute afin de sauver le cinéma et pérenniser son activité cinématographique et associative.

2020

Premières projections argentiques grâce à deux des anciens projectionnistes du cinéma La Clef.
Promesses électorales de la part de la Ville de Paris pour préempter le cinéma.
Confinement et création des séances en plein air tous les vendredis soirs. Le cinéma La Clef Revival devient ironiquement La Clef Survival durant cette période.
Création du fonds de dotation Cinéma Revival malgré la méfiance d’une minorité. Aucun membre du bureau de Home de Cinéma ou de l’association Curry Vavart ne fait partie de cette nouvelle structure…
Menace du Groupe SOS, géant de l’économie sociale et solidaire (ESS) rattaché à la macronie qui veut racheter le cinéma malgré la défiance des occupants, puis de leur refus à l’unanimité de se faire intégrer par ce mastodonte de l’ESS en cas de rachat.
Deuxième confinement. Création d’un fanzine (« Kill the darling ») par DW (dont certains des auteurs pourront reprendre leurs propres textes pour la revue en ligne « Contrebande » ici présente), de deux radios consécutives (Radio La Clef, Radio Revival) et d’un laboratoire de cinéma pour promouvoir des cinéastes émergents (le Studio 34). Cette dernière initiative est mise en place par le président du fonds de dotation et se révèle être en fait le prototype des ambitions de chacun des membres du fonds de dotation. DW amorce le projet d’un livre avec la complicité d’un ancien occupant du cinéma.

2021

La Ville de Paris déclare qu’elle ne préempte pas le cinéma et trahit ses promesses initiales malgré la menace toujours prégnante du Groupe SOS.
Publication d’un livre dédié à l’occupation du cinéma pour le préserver et toucher le plus grand nombre possible de personnes afin de ralentir le processus de l’expulsion de ses occupants.
DW créé La Petite Évasion, ateliers pédagogiques adressés aux enfants dans le cadre périscolaire afin de les sensibiliser au cinéma, et alerter les institutions scolaires et les parents à proximité du cinéma de la menace d’expulsion en cours.
Accusations diffamatoires et calomnieuses à l’encontre du président de l’association Home Cinéma et menaces de les divulguer publiquement si celui-ci ne se met pas en retrait.
Sous pression face à une ambiance chaotique et délétère parmi les occupants, le bureau de Home Cinéma est contraint d’annuler une assemblée extraordinaire qui aurait permis le sauvetage du cinéma La Clef : d’un côté, grâce à un promoteur immobilier souhaitant racheter le bâtiment à 4 millions mais revendant la partie cinéma au futur exploitant à 2 millions, et de l’autre, grâce à un mécène prêt à avancer la somme susmentionnée (2 millions) au collectif occupant. Cette assemblée extraordinaire aurait également permis d’exposer les méthodes du Groupe SOS à l’encontre du tissu associatif précaire, et en présence de la plupart des différents élus invités.
Éviction du président sans procès ni rien de légal et des principaux occupants qui gardiennaient le cinéma 24h/24 jusqu’ici. Départ de tout le bureau de l’association Home Cinéma pour éviter la moindre rumeur qui serait fatale à l’occupation et confiscation des réseaux sociaux par le fonds de dotation et de ses sympathisants.
Création de l’association La Clef Revival qui reprend le nom du cinéma pour mieux dissimuler la scission au grand public et parasiter l’association Home Cinéma.

2022

Annulation de la séance de Santa Sangre de Alejandro Jodorowsky par La Clef Revival malgré son invitation acceptée. Refus du fonds de dotation et de la nouvelle association d’annoncer la scission collective publiquement.
Expulsion des derniers occupants (1er mars) représentant La Clef Revival qui, prévenus la veille de l’arrivée des forces de l’ordre prévus pour le lendemain, ne préviennent pas les soutiens et le public à temps.
Le jour même (1er mars) le Groupe SOS se retire de la course au rachat du cinéma.
Cinéma Revival gagne en soutiens et en popularité malgré la lutte dévoyée pour sauver non plus un cinéma de quartier mais des bureaux de post production privatisés à 4 millions.
L’association Home Cinéma décide de sortir du bois et de dévoiler la scission au grand jour. Dépossédée de ses propres réseaux en 2021, elle doit tout reprendre à zéro. Elle crée l’association La Clef Survival, dédiée à informer le public des réelles intentions et ambitions se cachant derrière La Clef Revival et Cinéma Revival. Des centaines de tracts en tous genres et de « copyfights » irrigueront les réseaux sociaux.
Face aux questions restées sans réponses des anciens salariés et aux attaques de Home Cinéma à l’attention de La Clef Revival (et de Cinéma Revival), un trollisme systématique se met en place à l’encontre de Home Cinéma, de ses membres, et de l’association de riverains Laissez-nous La Clef (jusqu’à parasiter la page Facebook de cette dernière). S’ensuivront des accusations diffamatoires sur les réseaux sociaux, pour ne pas dire calomnieuses en privé…

2023

Cinéma Revival est soutenu par Martin Scorsese qui, selon la vidéo de soutien, ne semble pas du tout au fait des réels projets du fonds de dotation (des studios de postproduction au détriment des séances régulières par jour du cinéma).
Le prix de vente du cinéma baisse d’au moins 1 million en faveur de Cinéma Revival. Jamais les anciens salariés n’ont bénéficié d’une baisse de prix du bâtiment.
L’association Home Cinéma intente une procédure juridique contre Cinéma Revival et La Clef Revival pour usurpation d’identité associative et parasitisme (entre autres).
Ultime tentative de Home Cinéma pour réoccuper le cinéma La Clef (et ceci malgré la procédure juridique en cours), afin d’alerter la presse et le public du projet d’exploitation du cinéma principalement pour le privatiser, grâce à sa vitrine associative et ses séances uniques journalières. Ces dernières, nécessaires durant l’occupation, vont leur permettre de capitaliser sur leur nouveau projet. Garde à vue de deux des membres de Home Cinéma suite à leur tentative de réoccupation manquée du cinéma.

2024

Tentative de censure de la conférence de presse de Home Cinéma par La Clef Revival mais maintenue malgré tout.
Soutien (financier) de Quentin Tarantino (lui aussi trompé comme Scorsese semble-t-il) pour le rachat du cinéma par Cinéma Revival.
Rachat du cinéma La Clef par Cinéma Revival.

Cet échec demeure représentatif de la tournure politique actuelle visant principalement à parasiter les secteurs culturels, associatifs et auto-gérés au travers de leurs locaux ou de leurs initiatives créatives popularisées puis médiatisées. Ces dernières sont ensuite détournées puis récupérées par des manœuvres néolibérales afin que des élites, internes ou externes, puissent spéculer et capitaliser grâce à une vitrine spectaculaire dissimulant et étouffant toute critique contradictoire et négative.

Pour en savoir plus sur l’histoire de l’occupation du Cinéma La Clef, de l’échec de sa lutte et de toute sa complexité, n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant : https://laclefsurvival.com/chronologie/

2025

Publication en ligne du site présent et de sa revue Contrebande dédiée au cinéma et à toute la création artistique. Cette revue en ligne est un éloge à la curiosité, à tous les savoirs, à l’empathie et à notre libre arbitre. Elle est aussi contre toutes formes de spéculation brimant, voire brisant toute individualité et tout imaginaire. Nous sommes contre toute pensée conforme et confortable, contre toute idéologie bourgeoise assumée ou non, qu’elle soit pétrie de bonnes intentions, de sermons ou pas.